Crise agricole De nombreux axes routiers bloqués dans l'Ouest
Rennes, 27 jan 2016 (AFP) - Le mouvement de colère des agriculteurs pour réclamer des mesures face à la crise de l'élevage s'est durci mercredi avec la mise en place de multiples blocages routiers dans tout le grand ouest, un « mercredi noir » qui comptait déjà une vingtaine de blocages ou opérations escargots à la mi-journée.
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La circulation devrait être extrêmement difficile mercredi sur les principales routes de l'Ouest, les agriculteurs ayant prévu une nouvelle journée de barrages pour « crier leur détresse », avant une table ronde à la préfecture de la région Bretagne, jeudi à Rennes. Le syndicat majoritaire a indiqué mercredi qu'il ne comptait pas s'y rendre. « Nous avons pris la décision de ne pas aller à la réunion en préfecture car, aujourd'hui, on veut une stratégie pour nos filières. La mobilisation très forte va continuer, il nous faut des réponses et une visibilité », a déclaré Thierry Coué, président de la FRSEA bretonne, lors d'une conférence de presse à Paris.
Mais mercredi, au moins 18 barrages ou opérations escargots étaient en place dans les régions Normandie, Bretagne et Pays de la Loire, selon le Centre régional d'information et de coordinations routières (CRICR) de l'Ouest à la mi-journée.
Les agriculteurs ont commencé leur journée d'action vers 8h avec environ 40 ensembles agricoles (tracteurs et remorques) et autant de manifestants qui ont bloqué la RN12, à Plounevez-Moëdec, entre Morlaix (Finistère) et Guingamp (Côtes-d'Armor), a annoncé le Centre régional d'information et de coordinations routières (CRICR) de l'Ouest. Cet axe principal du nord de la Bretagne a déjà été ciblé à plusieurs reprises la semaine dernière par les agriculteurs. Un autre barrage a été mis en place en fin de matinée à Merdrignac (Côtes-d'Armor) à l'ouest de Rennes, a indiqué la préfecture des Côtes-d'Armor.
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Dans la matinée des barrages se sont aussi formés dans le Morbihan, à Baud (RN24) sur l'axe Rennes/Lorient, Cléguer (près de Lorient, sur la RD769) et à Auray, sur la RN165, a indiqué la préfecture du département. La D787, entre Guingamp et Carhaix, a ensuite été barrée par des manifestants à hauteur de Callac (Côtes-d'Armor), tout comme la RN165 reliant Vannes à Nantes à hauteur d'Arzal (Morbihan), et la RN 176 à Dol-de-Bretagne, entre Saint-Malo et Le Mont-Saint-Michel. Une opération escargot était aussi en cours sur la N166 à Ploërmel (Morbihan) entre Vannes et Rennes.
« Ce n'est plus tenable »
En Normandie, l'autoroute A84 a été bloquée par les agriculteurs dans les deux sens peu après 10 h, à hauteur de Guiberville (Manche), a précisé le CRICR Ouest. A Beuvillier, près de Lisieux (Calvados), des agriculteurs bloquaient une laiterie Lactalis. A Alençon, plus de 60 agriculteurs avec environ 40 tracteurs bloquent totalement la RN12 dans les deux sens. « Le Foll, que fais-tu ? », « GMS, laissez-nous vivre », « Industriels, achetez au juste prix », peut-on lire sur des banderoles, a constaté un correspondant de l'AFP.
Dans l'Eure, des agriculteurs ont déversé du fumier tôt mercredi matin devant les abattoirs Socopa (groupe Bigard) au Neubourg. « Nous sommes venus leur rappeler qu'il faut qu'ils fassent des efforts, car des producteurs qui ne cessent de perdre de l'argent pendant que des transformateurs et des distributeurs ne cessent d'en gagner, ce n'est plus tenable », a déclaré à l'AFP Eric Chanu, secrétaire général de la FNSEA 27. « Mais notre principale cible aujourd'hui, c'est l'État. Nous allons demander à rencontrer les sous-préfets de Bernay et des Andelys et nous allons déverser du fumier devant les sous-préfectures pour marquer notre passage », a-t-il ajouté.
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En Pays de la Loire à Ancenis (Loire-Atlantique), entre Nantes et Angers, les agriculteurs alternent barrages filtrants et blocages au niveau du péage de l'A11, tandis que d'autres agriculteurs se sont rassemblés à proximité du Mans et sont partis en opération escargot jusqu'au centre ville de la capitale sarthoise, a constaté un photographe de l'AFP.
Les manifestations vont aussi toucher d'autres régions agricoles françaises comme dans le Nord où une trentaine d'éleveurs bloquent le poste de douane de Bettignies. « Notre occupation est symbolique car ce poste de douane était particulièrement important dans les échanges agricoles avec l'Europe à l'époque des frontières qui a abandonné toute régulation aujourd'hui », a déclaré Jean-Christophe Ruffin, vice-président de la FDSEA Nord. « On est dans une situation où certains éleveurs n'ont même plus le courage de se lever le matin », assure-t-il.
Les agriculteurs de l'Ouest avaient relancé la semaine dernière leurs actions, notamment de nombreux blocages de route , afin d'obtenir des mesures pour faire face aux cours très bas auxquels le porc, le lait et la viande bovine sont achetés par les industriels de la transformation.
Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll a annoncé mardi que le plan de soutien à l'élevage bovin, porcin et laitier de 700 millions d'euros, lancé l'été dernier, serait augmenté de 125 millions .
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